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Les barrières

Celle-que-je-suis

Ça faisait longtemps, très longtemps qu’on ne s’était vues.

Elle, mon amie, mon amie pendant longtemps. La confidente de mes jeunes années. Elle, si importante, qu’elle ne le sait pas, mais … elle fait partie de mon témoignage.

La vie nous avait éloignées, pas géographiquement, mais … c’est comme ça !

Il a fallu que je la recroise, « par hasard », comme deux ou trois fois auparavant, chaque dix ans.

On aurait pu ne pas se reconnaître, tu me diras. Mais, on se reconnaît.  Parce que ce genre de liens-là, eux, se reconnaissent.

Quelle image garde-t-elle de moi ? Ai-je beaucoup changé ?

Une chose est sûre, nos rires n’ont pas bougé d’un iota !

Et moi, quelle image de moi vais-je lui donner après tant d’années ?

Celle qu’elle s’attend à trouver ? Celle qui nous relie à nos jeunes années ?

Mais… le temps a couru… on s’en serait passé ! LOL

Quelle image vais-je lui proposer ?

Vais-je lui faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes, que tout me réussit, que je gère tout, que les années n’ont eu aucune prise sur moi ?

Barrière mensongère.

Vais-je déjà lui raconter tous mes petits tracas et me remettre d’emblée dans les traces de la confidente qu’elle a été ?

Barrière du passé

Est-ce que je vais lui projeter l’image de celle qui a été ? De celle que je pense qui pourrait lui plaire ? De celle que je voudrais être ?

Barrière hypocrite

Ou tout simplement être honnête avec elle, avec moi-même, et juste lui proposer celle que je suis. Ni plus, ni moins. Sans barrière, sans filet. Au risque de ne pas lui plaire.

Parce que celle-que-j’étais n’est plus… et heureusement. Et celle-que-je-suis n’a rien à envier à l’ancienne.

SI L’ANCIENNE CHERCHAIT, LA NOUVELLE A TROUVE!

Du coup, celle-que-je-suis est bien meilleure que l’ancienne.

Celle-que-je-suis a trouvé un sens à sa vie. Celle-que-je-suis n’a plus besoin de plaire : elle se sait aimée de l’Amour le plus grand et le plus fort, l’Amour de Dieu.

Celle-que-je-suis a appris (oh non, ça n’a pas été simple !) un peu à se taire, essaie d’écouter, cherche à partager et a envie d’aimer…  mais,  surtout, elle a appris à pardonner.

Bon, je suis encore en apprentissage, mais au moins, je sais ce qu’il faudrait faire et je m’applique, même si j’échoue encore à quelques tests.

Alors, là sur notre petit banc de rencontre, je vais essayer, essayer de réussir à faire de mon mieux, au niveau de l’amitié, à faire de mon mieux au niveau de l’écoute, à faire de mon mieux pour accepter ce que le temps a pu changer, à faire de mon mieux pour lui partager mon secret de Polichinelle…

Parce que je ne vais pas pouvoir faire mieux que lui partager l’amour de CELUI QUI EST et sans qui je ne serais pas « celle-que-je-suis ».

Ô Seigneur, donne-moi la Sagesse de reconnaître la meilleur façon, pour elle, de Te partager !

« Que la sagesse chrétienne règle votre comportement envers ceux qui ne font pas partie de la famille de Dieu. Sachez trouver le bon moment pour leur parler, en vous adaptant aux circonstances et en tirant parti de toutes les occasions favorables. » Col 4.5 (Parole Vivante)

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