C quoi ta peur

Moi, Goliath

MOI, GOLIATH


Me voilà prêt. Prêt à me battre…
J’ai revêtu mon armure, celle qui protège mon corps de géant. Celle qui me donne l’air encore plus … géant. J’ai bouclé mon ceinturon et pris mon épée en main…

Mais mon armure la plus puissante, je le sais, ce n’est pas celle de fer et d’acier. Mon armure la plus puissante, celle qui me protège le mieux, qui me rend le plus fort… ce sont mes mots.
Alors, je harangue, je provoque, j’insulte, j’humilie,  je me grandis par mes mots. Et là… oui, je me rends invincible!


Des mots… et je les garde à distance.


Tu en connais sûrement des Goliath. Ils ne sont pas forcément grands en taille et ils n’ont pas d’armure de fer.

Mais ils ont les mots. Les mots dits bien haut, bien fort…

Ils ont leurs certitudes, leurs certitudes à eux, bien ancrées, bien justes, si fortes que tu ne peux pas y résister.

Ils ont tous les titres, sont spécialistes… en tout, ont un avis sur tout, sont au courant de tout.

Tu dessines un peu ? Eux… sont des artistes accomplis.

Tu fais du sport ? Eux… sont des champions, toutes catégories … à ce qu’ils disent.

Tu as une opinion ? Dommage, la leur compte davantage.

Ils te distillent leur savoir, t’influencent, te dominent, te contrôlent.

Ils ont leur armure de certitudes, tu n’as que tes incertitudes.

Ils te paraissent grands, forts, mieux équipés. Invincibles !


Et si …

Et si parfois, moi aussi j’étais le Goliath de quelqu’un ?!?

Si avec mes mots dits trop haut et trop fort, avec mes certitudes inébranlables … je devenais inaccessible ?

Si avec mon armure de foi que je prétends si grande, si assurée, si vraie… j’éloignais plutôt que de rapprocher ?

Si parfois, avec nos règles, nos lois, notre intégrité trop proclamée … la barre devenait trop haute ?

Et si tout ce que je prétends n’était que des mots, de faibles mots … sans résonance vécue ?


S’ils savaient…
S’ils savaient ma faiblesse dans mon armure de géant.
S’ils savaient que les mots dits haut et fort sont parfois plus pour me rassurer moi que pour provoquer.
S’ils savaient comme ma carapace est lourde à porter.


Oh là là, Seigneur, que je sache toujours accepter ma faiblesse !

Que je reconnaisse les doutes qui peuvent m’envahir quand le ciel me tombe sur la tête.

Que je puisse leur dire que j’ai peur, oui, souvent, et que ma foi peut me paraître si faible.

Seigneur, que mon armure ne soit pas de fer, ni de mots, mais qu’elle soit l’armure de ta Grâce, celle dont Tu me revêts et qui n’intimide pas, mais qui… attire.

Seigneur, que je puisse leur dire que sans TOI … je ne peux rien ! Que sans TOI… je ne suis rien !


Mais le Seigneur m’a dit : « Mon amour te suffit. Ma puissance se montre vraiment quand tu es faible. » Donc je me vanterai surtout parce que je suis faible. Alors la puissance du Christ habitera en moi.  2Co 12.9

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