Au masculin,  Témoignages

De demain à aujourd’hui

Un premier verre de vin bu pour se conformer aux autres musiciens de la fanfare, le deuxième dimanche du mois de mai 1970, à moins de 14 ans, et je m’embarque sans me rendre compte dans une spirale infernale.

Au début, l’alcool est récompense après une réunion de travail bien efficace, une organisation impeccable ou un comité de fanfare productif. Vient le temps du cadeau bu avant la réunion comme pour se réjouir du travail qui va suivre.

Pendant un moment d’accalmie, arrive la rencontre bénie avec mon épouse Fatima. Une épouse merveilleuse, aimante et fidèle même dans les épreuves les plus dures que je peux lui infliger.

Enfin, bien progressivement et sournoisement arrive la dépendance : le plaisir a disparu, demeure l’obligation de boire avec tout ce que cela implique de manigances, de mensonges, de manipulations : invitation à manger de personnes non appréciées mais utiles pour pouvoir boire sans reproches de mon épouse, disputes inventées avec elle pour pouvoir s’échapper du foyer, réunions inventées de toutes pièces, ennuis au travail improvisés, etc…

Lorsque survient l’évidence : je ne puis passer une journée sans alcool, je commence par la nier. Mais la consommation est si grande qu’elle est difficile à minimiser. (à la fin, 20 bières par jour) En même temps, les difficultés s’accumulent : financières, familiales, professionnelles et je n’ai aucune solution. J’ai peur de l’évidence du lendemain : je vais me réveiller avec la gueule de bois et je devrai boire 2 ou 3 bières pour aller un peu mieux.

La seule mauvaise idée que je trouve est de tout abandonner : famille, domicile, travail. Je prends le train avec une vieille veste de pêche pour Genève, à la fin du mois d’avril 1995.

La banque, puis la police n’ont aucune peine à me retrouver grâce à mes prélèvements et le mardi, mon épouse, ma sœur et mon beau-frère viennent me récupérer en cellule, tout miteux, honteux et confus mais ne pouvant promettre qu’on ne l’y reprendrait plus.

Survient ici la deuxième rencontre avec une personne extraordinaire, Véronique, de la ligue valaisanne contre les toxicomanies qui va s’avérer un point d’appui essentiel pour moi.

Mais voilà, je n’arrive pas à lâcher cet alcool. Les délais demandés sans alcool sont si longs pour moi que l’échec précède l’essai. On me demande 15 jours lorsque 15 secondes sont trop longues. A force d’échouer, j’entrevois sur le rivage la Villa Flora à Sierre.

Et là, miracle ! En passant la porte, le voile se déchire devant mes yeux et je vois tout au net comme je n’ai plus vu depuis longtemps. Depuis ce jour, le 18 juillet 1995, je n’ai plus jamais bu une goutte d’alcool.

Alors, je cherche ce Seigneur qui m’a libéré si puissamment et je le découvre à l’église apostolique évangélique de Sierre. Un membre me dit : « Tu sais, Bernard, Jésus t’aime ! » et cette phrase bouleverse ma vie. Je pensais ne pas compter pour lui car j’étais un cas trop compliqué et je découvre son amour infini, disponible pour vous aussi :

« Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en haut, ni ceux d’en bas, ni aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur. » Romains 8, 38-39

Dieu m’a rejoint par le Christ pour me redonner un aujourd’hui. Et il me libère complètement : je retrouve mes émotions, l’amour renaît encore meilleur dans la famille, on me confie à nouveau des responsabilités, je rembourse consciencieusement mes dettes d’alcool (pendant 10 ans), je retrouve la joie de vivre, bien plus grande et meilleure qu’auparavant.

Je puis aujourd’hui remercier le Seigneur pour cette épreuve alcoolique. Certes, je suis descendu très bas, mais je suis remonté bien haut. Et je suis toujours sobre, depuis plus de 20 ans.

Je prie pour vous qui me lisez, pour que vous puissiez entrevoir une lumière dans votre tunnel, que vous retrouviez l’espoir, ou simplement, que mon témoignage vous encourage.

Si vous désirez en parler, vous pouvez m’appeler au 0041 79 290 34 63. Que Dieu vous bénisse !

Bernard

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