Avec lui

J’ai pas envie!

Au départ, quand mon mari m’a proposé un voyage différent, j’étais assez partante.

J’avais aussi envie d’autre chose, de quelque chose de plus « actif ». Mais mon dos me faisait souffrir. Je venais d’avoir une infiltration dans la colonne, alors je me voyais mieux, pour cette année, avec des vacances classiques et plutôt « relax ».
Alors, lorsqu’il m’a parlé de l’Afrique en « immersion totale »… eh bien… je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi différent que ça et du coup… je n’étais plus trop emballée par l’idée.

Mon plus gros souci n’était pas mon dos, mais plutôt que je suis du style 4 étoiles et que je n’avais encore jamais testé ma capacité d’adaptation à des conditions inconnues.

Mais à ma grande surprise, j’ai dit oui très vite, sans trop y réfléchir, pour éviter que mes craintes et mes a priori prennent le dessus.
J’ai dit vite oui, parce que j’ai tout de suite entendu cette fameuse petite phrase que, nous les femmes, on n’aime pas… trop : « Sois soumise à ton mari… tu ne vas pas le faire louper ça ou quoi !?! » (ou en plus « soft » : « fais-lui plaisir, même si ça te coûte ! »)

Alors, bon, oui, j’aime la bible… quand elle m’encourage, me donne de belles paroles, me promet de belles choses. Mais quand elle me demande de faire quelque chose qui me dérange … eh bien … ça me demande un bel effort !
Et là, c’est carrément le genre de verset qui me prend un peu à rebrousse poils !
Et puis, pourquoi c’est écrit « Femmes soyez soumises à vos maris… » et non pas : « Hommes soyez soumis à vos épouses » ?

Est-ce que Dieu voudrait dire par là qu’on est un peu «rebelles», nous, les femmes ?
Honnêtement… je pense que… oui.

Je crois que je revendique un petit côté « femme libérée », un peu rebelle, qui prétend vouloir avoir le dernier mot et se débrouiller toute seule… avec mon package d’émotions en prime ! Vous pas ?
Mais voilà, si j’admets que la bible c’est Dieu qui me parle et si j’aime Dieu, alors, je dois aimer faire ce qu’il dit de faire, n’est-ce-pas ?
J’ai dit oui très vite… peut-être trop vite, parce qu’à partir de là, j’ai commencé à stresser… et j’avais quelques bonnes raisons pour ça !

D’abord et, forcément, mon dos a commencé à me faire de plus en plus mal. Du coup, je dormais mal, ce qui me permettait de ruminer longtemps !
Et puis, dans les renseignements de l’agence, je ne trouvais aucune info sur le logement, pas de photos, pas de retours de voyageurs, et comme j’ai travaillé en agence de voyages, je sais qu’en général, ça n’est pas très bon signe… et j’avais raison !

Ensuite, il y a eu les attentats de Paris et toute l’insécurité et les contrôles que ça engendrait. Et moi, de voyager comme ça, ça ne me disait rien !

Et la cerise sur le gâteau : mon billet d’avion a été établi sous mon nom de jeune fille que je n’ai plus utilisé depuis… 35 ans, et l’agence tenait bon « mordicus » que c’était normal et qu’il n’y aurait aucun problème!?! Et si on ne me laissait plus rentrer chez moi ?!?

Même Dieu ne disait rien et ne me donnait aucune parole d’encouragement … ni de mise en garde non plus !

Finalement, à bout de ressources, j’ai décidé de faire confiance et j’ai dit à Dieu que j’y allais pour Lui et que j’espérais au moins être une bénédiction pour quelqu’un là-bas !
En fin de compte, le voyage s’est rarement aussi bien passé, que ce soit à l’aller ou au retour.
Le premier contact avec l’Afrique a été un choc culturel et émotionnel, oui, mais tellement beau !
Durant notre séjour on n’a connu aucun problème que ce soit relationnel avec les autres voyageurs, au niveau de la santé, du dos, de la nourriture, ni, ô surprise… d’adaptation !

Alors, le dernier jour est arrivé très vite, sans que je m’en rende compte.
Le dernier soir, je me suis retournée sur les deux dernières semaines pour faire un bilan. Je m’attendais à un constat mitigé.
Mais j’ai eu un vrai choc en réalisant à quel point Dieu avait tout préparé, à quel point il avait été présent et comme il avait veillé sur moi, sur nous !
Chaque jour avait eu son lot de bénédictions :
À notre arrivée, j’ai rencontré une des voyageuses qui était sur le départ. Elle avait eu la même révélation de Dieu que moi et le même type de témoignage. C’est par hasard qu’on est arrivées sur le sujet et on a pu partager ça avec toute la tablée ! Un cadeau !
J’avais pu partager l’évangile avec toute la maisonnée et parler de mon Espérance après la mort.
J’avais soigné et prié pour le pied blessé de notre gardien.
J’avais prié pour et avec notre cuisinière et prié pour son bébé.
J’avais laissé un dvd d’évangélisation au frère de notre répondant sur place.
J’avais mis en route la chaîne de prière pour une jeune fille atteinte d’une grave crise de paludisme et on m’avait spontanément demandé de prier pour elle.
J’avais improvisé un atelier de couture et leur avais appris à confectionner des fleurs en tissu.
Etc…

Finalement, J’AVAIS ÉTÉ BENIE au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer. J’avais donné, oui, mais j’avais aussi tellement reçu !

Alors, j’ai de nouveau entendu la douce voix de Dieu : «Tu vois, Milvia, ce voyage était pour toi. Toute seule tu n’y serais jamais allée. J’avais besoin de ton mari pour t’emmener là-bas. Il a été ton moteur, ta locomotive, mais la bénédiction a été pour toi !
Et puis, j’ai fait fleurir l’herbe sur laquelle tu posais les pieds et Hervé, lui, a besoin de cette herbe-là pour s’épanouir.
Comme toi tu avais besoin de lui, lui avait besoin de toi pour aller là-bas !»
Ah comme j’aime quand Dieu fait les choses comme ça !

Alors oui, on veut toutes être bénies, on s’attend à être bénies, on aime être bénies !
Mais la bénédiction semble parfois tarder à venir. On croit que Dieu est sourd ou qu’Il nous a oubliées.
Et puis, ça nous coûte parfois un peu de liberté, de confort… et aussi de renoncer à notre orgueil, et d’accepter… la soumission !

Mais, parfois, c’est à nous d’aller la chercher, contre un peu d’obéissance, pour finalement en retirer tellement plus que ce qu’on laisse !

Parce qu’en fait, la bénédiction est déjà là, mais elle est cachée, bien cachée… derrière l’obéissance !

« Josué ne négligea rien de ce que Dieu avait ordonné à Moïse. C’est ainsi que Josué s’empara de tout le pays… « Josué 11 : 15,16.

Alors mes Amies, changeons un tout petit peu nos prières pour terminer par :

Non pas ce que je veux, Seigneur, mais ce que Tu veux ! Marc 14 : 34 à 36.

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5 Comments

  • milvia

    Oui, Mireille, j’ai beaucoup de privilèges et un mari super et c’est grâce à lui que j’ai été tellement bénie!
    Mais je dois dire qu’avec l’âge, je deviens un peu « pantouflarde ».

  • catherine McCall

    Bravo Milvia je suis en ce moment a Kigali Rwanda mon mari vient de s’envoler pour rentrer en Suisse et je vais rester encore 3 semaines pr soutenir ma fille et 4 enfants tandis que son mari repart pr Madagascar ce soir pr son travail.je dirai avec toi que l’obeissance est liberatrice apaisante et securisante…mais pas toujours facile merci pour tes encouragements.God bless Catherine

    • milvia

      Merci Catherine pour tes petits mots de « là-bas »!
      Oui, ça n’est pas ce qui nous est naturel, l’obéissance, mais tellement bon en fin de compte. Et notre Dieu sait mieux que nous ce qui nous convient et ce qui est bon pour nous!
      Sois bénie, fortifiée et encouragée, ma chère Catherine.
      Amitié
      Milvia

  • Ernest

    Merci Milvia pour ce beau témoignage de ton voyage en Afrique, et de l’herbe que Dieu a fait fleurir sous tes pas, avec ton mari. Que Dieu continue ainsi à vous bénir, jour après jour, en tout lieu et en toute circonstance, par son amour.

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