A fond le sport

Un dent

Depuis chez moi, en bas, dans la plaine, c’est une dent.

Une dent qui domine ma plaine, ma maison. Une dent qui fait partie de ma vie, de mes racines, comme un acquis bien intégré.  Elle m’a toujours paru comme Le sommet. Celui qui domine la vallée, ma vallée. Haut, très haut, abrupt, sévère.  C’est derrière cette dent que, depuis toujours, le soleil se lève et m’apporte l’éclairage du matin.

Je ne me suis jamais imaginé que quelqu’un pouvait avoir l’idée d’aller là-haut. Pour moi, c’était un lieu inhospitalier et inatteignable.

Alors quand  les miens se sont mis en tête d’aller y  faire de la randonnée, j’ai eu peur … qu’ils ne soient fous ou inconscients… ou encore pire, les deux ! Je les imaginais sur ces arêtes aiguisées, en équilibre et en danger constant ! (Oui, je sais j’ai l’imagination débordante !!!)

Jusqu’à ce qu’ils me conduisent là-haut, à ses pieds, ou plutôt à ses genoux, par une route toute en arabesques.

Ses genoux étonnamment… rassurants !?!

La montagne si haute… mes pensées si tortueuses…

La montagne si haute et mes pensées… toujours tortueuses…

La montagne si haute qui, de là-haut, me parait finalement  pas si inhospitalière que ça !

En m’approchant, la pente  paraît moins raide. Le problème moins grand, mes pensées moins …

Intriguée par sa proximité, j’ai voulu l’apprivoiser un peu plus, m’approcher encore pour tester la raideur de ses pentes.

J’ai pris mes raquettes et je suis montée, pas trop, mais juste assez pour la découvrir un peu mieux.

Comme un problème qu’on regarde enfin sous un angle différent, elle m’effrayait déjà beaucoup moins.

Et puis, comme je fixais mon regard sur elle, je l’ai vu, le chemin. Le chemin qui s’approche du sommet, comme un trait net tracé à la plume blanche. Le chemin qui monte à sa rencontre et finit par la contourner pour se libérer je ne sais où.

La montagne est vaincue, contournée. Mes pensées … libérées.

Il y a comme ça des montagnes dans nos vies qu’on peut parfois déplacer par la foi. Mais il y en d’autres, inébranlables, qu’il faut oser affronter et regarder en face pour trouver le chemin qui les contourne et nous mène plus loin.

« Vous n’aurez même pas à combattre ; contentez-vous de prendre position et de vous tenir là : vous verrez l’Éternel vous accorder la délivrance. Gens de Juda et de Jérusalem, ne craignez rien et ne vous laissez pas effrayer ; demain, marchez à leur rencontre, et l’Éternel sera avec vous ! » 2 Chroniques 20.17

bonne-grimpee

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