Coeur à coeur

Sans aspérités

Tu sais, on venait de visionner ensemble les vidéos anciennes. Celles où j’étais jeune maman, jeune tout court.

C’était en attendant la venue de mes petits-enfants, au début de la grossesse de ma fille, le genre de choses qu’on fait pour se souvenir de ce qui était et s’imaginer ce qui va être.

Ça m’a fait drôle, drôle de me dire que ma fille va être maman, qu’elle est au même stade que moi dans ce film. Je me suis vue jeune,calme, sereine… et douce.

Sauf que, par définition, je ne me serais pas définie comme quelqu’un de doux.

Alors, j’ai posé la question à ma fille.

« Est-ce que tu aurais dit que j’étais une maman douce ? »

Petit temps de réflexion.

« Sur les vidéos, on voit que oui. Mais quand tu me coiffais, non. »

Et elle avait raison!

J’étais douce en apparence. Douce à l’extérieur. Mais mon intérieur… mon intérieur  était en ébullition. Une tempête perpétuelle, un volcan qui ne demandait qu’à exploser. Comme un de ces nougats qui ont l’air si doux, si moelleux. Mais quand tu veux le croquer, ils y ont mis je ne sais quoi de dur à l’intérieur sur quoi tu te casses les dents ! Et ça se traduisait dans mes gestes, certainement.

C’était un peu normal. Mon cœur n’avait pas encore été visité, brisé, transformé. Mon cœur n’était pas nourri à la source de Vie, mais il était nourri à l’amertume, la peur, le ressentiment, etc.

Et ce qu’on voyait à l’extérieur ne correspondait pas àl’intérieur. Fausse douceur.

Mais c’est quoi cette fameuse douceur au fait ?

Selon le dictionnaire des contraires, c’est pas la brusquerie, la brutalité ou la cruauté. Ni l’impétuosité,l’indifférence, la méchanceté, la rudesse, la véhémence, la violence ou la colère (ça c’est la première chose que Dieu a enlevé de mon cœur).

J’ai ma petite définition personnelle de la douceur : c’est quelque chose qui n’a pas d’aspérités. Quelque chose qui fait qu’on a envie de s’en approcher et de rester dans sa présence. Quelque chose que tu as envie de caresser, de toucher, de fréquenter.

C’est pas un hérisson, la douceur. Mais un chat bien« fluffy », doux, moelleux, tendre.

C’est pas un paillasson fait pour gratter les semelles. Non, la douceur c’est un couverture de plumes. Elle t’enroule, légère et te tient chaud, te protège.

La douceur te demande de laisser tomber tes épines, de lisser tes aspérités, d’arracher tes racines de ronces.

Elle demande de t’effacer au lieu de te mettre toujours en avant. Elle exige que tu ôtes toutes ces pensées compliquées que nous, les femmes, on est spécialistes pour cultiver, pensées soupçonneuses, jugements sur les autres, revendications de tout genre.

La douceur te dira de demeurer aimable face à des gens coléreux, d’être patiente sans tomber dans l’irritation qui te fera tout abandonner.

Oh, je sais, ça ressemble à de la faiblesse, te laisse sans défense, toute lisse. Mais elle cache en réalité un trésor inestimable aux yeux du Seigneur. Elle cache le cœur de Dieu en nous.

Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas des droits et qu’on ne doit pas en parler. Ça veut juste dire qu’on peut le faire avec douceur, sans revendications agressives, sans colère… sans toutes ces aspérités qui font tant de mal à toi et aux autres et qui ne sont pas crédibles.

Mais juste avec cette arme émoussée et qu’on aura cultivée… la douceur.

 

« Vous faites partie du peuple de Dieu ; Dieu vous a choisis et il vous aime. C’est pourquoi vous devez vous revêtir d’affectueuse bonté, de bienveillance, d’humilité, de douceur et de patience. » Col 3.12

 

« Acceptez de vous laisser diriger par moi et mettez-vous à mon école, car, de tout mon cœur, je suis doux et humble. Ainsi, votre vie trouvera son épanouissement dans le repos. » Mat 11 :29

 

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